Flash technique maïs

La plupart des silos 2018 sont ouverts, plus de 70 ensilages de maïs 2018 ont déjà été analysés par INTERVAL, ce qui permet de réaliser un premier constat. Avant de parler des valeurs nutritionnelles, le premier bilan à tirer est quantitatif.

L’équipe Nutrition Animale d’INTERVAL est à votre disposition pour bilanter avec vous vos stocks fourragers et valider les quantités de fourrages disponibles pour les 12 prochains mois.

Cette opération est essentielle afin de pouvoir dès à présent rationner, ajuster les rations et prévoir des rachats (fourrages, concentrés) si besoin.

 

L’ensilage maïs moyen de la zone INTERVAL est le suivant :

	Récolte 2018	Récolte 2017	Interprétations
Matière sèche (%)	34%	38%	Maïs secs sur pied mais moins de grains donc matière sèche pas très élevée
Cellulose brute (% MS)	21%	18%	Rapport Grain / Tige pénalisé par une fécondation insuffisante et un remplissage incomplet des grains
Amidon (% MS)	25%	36%
dCS (%)	69%	70%	Digestibilité en baisse dû à des conditions de stress estival
MAT (% MS)	7.5%	8%	Dans les normes

 

Mais cette moyenne cache une très grande hétérogénéité entre des ensilages de maïs « normaux » qui ont réussi à résister à la canicule et des maïs stressés qui ont davantage souffert de la chaleur et du déficit hydrique.

 

Trois populations de mais ressortent des premiers résultats infra :

	Matière sèche > 38%	Matière sèche < 38 % Amidon > 20 %	Matière sèche < 38 % Amidon < 20 %
Proportion des maïs 2018	25%	50%	25%
MS	41%	33%	30%
Amidon	31%	28%	14%
Glucides ruminaux	408g/kg	401g/kg	320g/kg
Glucides rapides	241g/kg	237g/kg	211g/kg
Comment les valoriser	Stimuler l’ingestion et booster les fermentations : aliment liquide Apport de fourrages humides type pulpe surpressée	Maïs les moins stressés et récoltés au bon stade Recommandations « classiques ». Apport de pulpe surpressée selon les stocks fourragers	Apporter du fermentescible Monter la proportion de céréales ou  concentrés  type amidon dans la ration

 

Afin de bien caler vos rations hivernales, voici nos recommandations :

Etape 1 - Encombrer les vaches :

• Bilan des stocks. Attention à la densité des ensilages de maïs 2018 (de- 10% à -15%), du fait du manque de grains. Au lieu d’avoir des densités entre 200 et 220kg MS / m3, cette année les densités sont en dessous de 200kg/m3. Par conséquence, les silos vont avancer beaucoup plus vite.
• Couvrir les besoins d’encombrement des animaux. Un rumen qui n’est pas plein pénalise la valorisation de la ration et donc les performances :
  • Des animaux qui ont faim sont des animaux agités
  • Baisse de la rumination

Etape 2 : Apporter de l’énergie fermentescible :

• Céréales à paille broyées
• Aliment liquide : sucres + azote soluble
• Sécuriser avec des substances tampon OPTI PH : 200g/VL/j dans la ration et en libre-service à l’auge.
• Apporter des levures vivantes

Etape 3 : simuler l’alimentation hivernale jusqu’au printemps

En cas de manque de fourrages, il est fortement conseillé de :

• Réformer rapidement les animaux improductifs
• Vendre des animaux semi -finis
• Alimenter les génisses cet hiver avec une ration Paille + Concentrés

 

La sécheresse que nous traversons n’est pas qu’un problème franco-français. C’est pourquoi nous éprouvons à ce jour de grosses difficultés pour acheter des produits déshydratés supposés palier nos déficits fourragers, « les vendeurs ne sont plus là ! »

La récolte de betterave est en cours dans différentes régions françaises. L’arrachage se déroule plus ou moins facilement selon les régions et les résultats sont disparates. Dans Les-Hauts-de-France, les pluies récentes ont facilité l’arrachage et les taux de sucre avoisinent les 19%. La marne et l’aube, plus touchés par la sécheresse ont des rendements très dégradés.
Les producteurs de pulpes devraient bientôt revenir à la vente, dès qu’ils auront une idée précise de leurs quantités déshydratées .La priorité est donnée aux pulpes surpressées pour les planteurs et éleveurs locaux. Cette portion continue de progresser, donc la disponibilité en pulpes déshydratées sera d’autant plus impactée.

La saison des luzernes touche à sa fin, avec la récolte des 4èmes coupes. La campagne 18/19 restera marquée par la sécheresse subie dans le nord est de la France. Le stress hydrique à fortement impacté les productions des 3 et 4 ème coupe. La baisse de production de granulés est évaluée à 25 000 tonnes.

Dans ce contexte de pénurie, le marché doit se rationner et les prix progressent nominalement.

Pour ces deux Matières Premières les producteurs reviendront très probablement à la vente mais à quel prix ?